Entretien avec Corane GAZEAU, espoir de l'athlétisme français
« Bonjour Corane, peux-tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas?
Je m’appelle Corane GAZEAU, j’ai 24 ans. Je pratique l’athlétisme depuis maintenant 13 ans. Je suis licenciée depuis toujours au club de Cholet à l’entente des Mauges. J’ai pu bénéficier de différentes structures d’entraînements pour optimiser ma pratique sportive ; tout d’abord à Cholet, puis à Nantes et enfin à Bordeaux où je suis toujours actuellement. En parallèle, j’ai obtenu un diplôme d’état de psychomotricité et je souhaite par la suite, poursuivre en master dans la santé.
Pourquoi avoir choisi de pratiquer l’athlétisme et plus particulièrement une spécialisation sur du 400m pour commencer, puis sur du 800m?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est sur le parquet que j’ai commencé le sport puisque j'avais choisi le basket. Puis, suite à un cross du collège, l'un de mes professeurs de sport m’a orienté vers un club d’athlétisme.. et j'ai tout de suite accroché! Quand nous commençons l’athlétisme assez jeune, on essaie de nous initier sur un peu toutes les épreuves. Pour ma part, j'étais plus sur de la course et du sprint. J’ai donc commencé par du 100m, 200m et 400m où j’ai énormément progressé et participé à beaucoup de championnats sur cette dernière épreuve (400m). J’ai par la suite été amenée à réaliser un 800m où j’ai eu de bons résultats et me suis qualifiée à des compétitions internationales (match en salle et Europe junior). Ayant obtenu de bons résultats sur cette distance et percevant mes perspectives d'évolution, je suis restée sur cette distance. J’apprécie aujourd’hui de pouvoir courir sur du 400m ou du 800m. Bien que la préparation de ces deux distances soit différente, la progression sur l'une est favorable à l’autre.
Comment travailles-tu au quotidien sur le plan physique et mental?
Je m’entraine de façon assez intensive physiquement c’est à dire que j’ai 8 entrainements par semaine : du footing, de la vitesse, de la technique, de la musculation… Je fais pour cela entièrement confiance à ma coach. J’ai également bénéficié d’un suivi de préparation mentale pendant deux ans et aujourd’hui je suis accompagnée par une psychologue du sport. Nous travaillons tout ce qui est la gestion des émotions, du stress, de la confiance en soi.. Les années passées, j'ai également énormément travaillé l’abord et la gestion de la compétition avec mon préparateur mental. L’aspect mental, tout comme l’aspect physique, a une très grande importance. Je m'en suis rendue compte au fur et à mesure des années.
Tu es considérée comme un espoir de l'athlétisme français, cela ne représente pas une source de pression supplémentaire quand tu sais que tu es attendue?
Je suis une personne assez stressée de nature mais j’ai toujours, à mon sens, su m’adapter au stress et aux compétitions. Au contraire je trouve que c’est plutôt encourageant et motivant de savoir que l’on est attendue, c’est forcément un peu stressant mais c’est quelque chose de positif.
En 2018, un contrat de sponsoring s’est conclu entre toi et le groupe Bodet. Pour la première fois, l’entreprise est devenue sponsor principal d’une sportive de très haut niveau. Qu’as-tu ressenti à la signature de cet accord?
J’ai tout d’abord été contente et ravie qu’une entreprise puisse me soutenir dans mon projet. J’ai aussi voulu être à la hauteur...ce qui n’est pas arrivé malheureusement. Ce sponsoring m’a également permis de rester dans mon club de cœur et de profiter d’un bon accompagnement afin de réaliser des stages, optimiser ma récupération, et bénéficier d’un suivi psychologie/préparation mentale. J’ai grâce à cela beaucoup progressé physiquement et mentalement.
Quel est ton meilleur souvenir d'athlétisme?
Je garde de merveilleux souvenirs de toutes les compétitions internationales auxquelles j'ai participé. Mais si je ne devais en garder qu'un, je dirai qu'il s'agit de ma troisième place au championnat de France Elite à Angers en 2016. Un podium est une performance totalement inattendue car je n’étais pas dans les meilleures prédispositions psychologiques à ce moment. Aujourd’hui encore, j’apprécie regarder cette vidéo, où, je suis dernière tout le long de la course et j'arrive au final à accrocher la 3ème place . (Retrouvez la course en question ci-dessous)
Quand on est athlète de haut niveau, qu’on a plusieurs fois porté les couleurs nationales on rêve forcément des Jeux Olympiques : Tokyo 2021, Paris 2024, c’est dans un coin de ta tête?
Oui forcément. Aujourd’hui je n’ai pas le niveau sur 800m, même si je pense avoir une grosse marge de progression que je n’ai pas encore su exprimer en compétition. J’aimerai bien évidemment participer au Jeux Olympiques 2022 et 2024 sur le relais 4x400m tout d’abord, où c’est complètement envisageable, puis, deux ans après sur le 800m. La participation aux Jeux Olympiques c’est le rêve et l’accomplissement de tout sportif. C'est le genre d'expérience unique à vivre qui nous pousse à continuer.
J'imagine que tu dois passer une bonne partie de ton temps sur les pistes, mais en dehors, que fais-tu?
Je consacre beaucoup de temps à l’athlétisme. J'apprécie le fait que la discipline me permette de voyager et de rencontrer des gens du même milieu. En dehors de ça, ce que j’aime c’est voir mes ami(e)s, sortir (restaurant, soirée), voyager, découvrir de nouvelles choses, faire du sport. J’ai fait une école de psychomotricité et je souhaite poursuivre mes études en santé, car c'est un domaine qui m'intéresse tout particulièrement et qui me permet également d’être plus disponible pour l’athlétisme.
Quels sont tes objectifs, tes ambitions à court terme? A long terme?
A court terme, j’aimerai battre mon record personnel car ça fait 3 ans que je stagne. J’aimerai également participer aux championnats d’Europe en salle en 2021 sur 800m, aux grands meetings l’été 2021, aux Jeux olympiques sur 400m et également faire un podium aux championnats de France Elite.
Sur le long terme, également figurer sur les podiums aux championnats de France Elite sur le 800m et participer aux différentes compétitions internationales (championnats d’Europe, championnats du monde, Jeux Olympiques, championnats du monde de relais, Jeux Méditerranéens, Jeux de la Francophonie, etc).
Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes filles qui voudraient suivre le même chemin que toi?
Les filles, faites ce que vous avez envie de faire, donnez vous en les moyens pour ne pas avoir de regrets ! Prenez du plaisir dans tout ce que vous faites, c'est très important et surtout, soyez bien entourées par votre famille, vos ami(e)s, votre coach, etc. Le sport est avant tout une passion on fait cela pour le plaisir et s’évader.
Pour finir, as-tu un message à faire passer aux gens qui te suivent au quotidien? Un petit mot pour Dame de Sport?
De rester soi-même, de ne pas être influencer par les autres et par les réseaux sociaux. Merci beaucoup pour cette interview, ça me fait énormément plaisir et j’espère qu'elle aura permis de répondre à certaines questions que l'on peut se poser sur le sport de haut niveau. Si certaines personnes ont des questions, n’hésitez surtout pas à me les poser au contraire, cela me fait très plaisir de partager mon expérience et d’échanger à ce sujet.»
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