Entretien avec Leïla PENEAU, jeune joueuse internationale du FC Nantes
Dernière mise à jour : 28 oct. 2021
« Bonjour Leïla, peux-tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas?
Bonjour, je m'appelle Leïla PENEAU et j'ai 18 ans. J’ai commencé le foot à l’âge de 8 ans au GS Saint Sébastien aux côtés des garçons durant trois années. J'ai ensuite intégré la section féminine du FC Nantes, que je n'ai depuis pas quittée. J'évolue au poste de milieu de terrain axial.
Côté scolaire, j’ai concilié le foot et les études pendant 7 ans du collège au lycée. J’étais en pôle régional avec les garçons de la 6ème à la 3ème puis j’ai intégré le pôle espoir féminin de Rennes pour 3 années de la seconde à la terminale.
Après avoir décroché mon bac ES l’année dernière, je suis désormais en première année de droit à la fac de Nantes.
D’où t’es venue cette envie de jouer au football?
Depuis petite j’ai toujours été très active et j’ai pratiqué pas mal de sports, j’aimais tout faire. J’ai notamment fait de la gymnastique pendant 5 ans et du roller de vitesse.
Le foot, c’est venu de la cour de récréation en primaire. J’aimais beaucoup jouer avec les garçons, je passais mon temps avec eux. Ma mère m’a alors proposé de m’inscrire dans un club car elle voyait que je jouais souvent et depuis je n’ai jamais décroché !
Tu as donc joué avec les garçons jusqu’à tes 12 ans avant de rejoindre le football féminin, et le FC Nantes. Qu’est-ce le football masculin t’a apporté?
J’ai adoré jouer avec les garçons et je pense que c’est une véritable chance pour une jeune fille de pouvoir commencer à leurs côtés. Dans les catégories jeunes, la différence physique est moins marquée qu’au niveau sénior, ce qui permet de pouvoir jouer avec eux.
Ces trois années à Saint Sébastien m’ont permis d’acquérir les bases mais surtout de jouer « à leur façon » c'est-à-dire avec beaucoup d’intensité dans les duels mais aussi dans le jeu en général, ce qui peut faire la différence par la suite. Je pense que le fait de commencer avec les garçons permet également d’obtenir une certaine culture de la gagne car ils détestent vraiment perdre.
Tu as commencé très tôt à jouer en équipe Seniors ; 16 ans ; sautant ainsi des catégories jeunes. Peux-tu nous en dire plus sur ce choix?
C’est vrai qu’au moment de mon entrée au Pôle espoir, l’équipe Séniors venait juste de monter en Régionale 2 et de mon côté, chez les jeunes, nous jouions dans un championnat masculin au niveau district.
La suite « logique » pour une jeune fille de 16 ans aurait été de jouer dans le championnat national U19 féminin, et c’est vrai qu’à l’époque, quelques clubs m’avaient approché pour que je les rejoigne à ce niveau. J'étais en pleine réflexion.
Mais c'est à ce moment là que Tanguy FETIVEAU est arrivé au club. Lors d'un entretien, il m’a alors présenté le projet pour les années à venir et la place que je pourrais y avoir. Les ambitions et les moyens exposés m'ont plu. J'avais vraiment envie d'avoir la possibilité de connaître le plus haut niveau avec ce club. Aujourd'hui, je suis vraiment très heureuse d’avoir fait ce choix. L'opportunité d’avoir pu jouer en équipe sénior assez jeune m’a fait progresser physiquement et m’a permis d’évoluer avec des joueuses plus expérimentées que moi qui m’ont beaucoup aidé.
La semaine type de Leïla PENEAU, elle ressemble à quoi?
Ma semaine est rythmée par le foot : c'est entrainement tous les jours, excepté le jeudi, avec deux séances le mercredi dont une de musculation. En parallèle, j’ai cours pratiquement tous les après-midi à la fac. Elle se termine le dimanche par le match. C’est plutôt chargé !
En février 2018, tu as connu ta première sélection en équipe de France U16, et tu y es depuis, appelée régulièrement (U17 et U19). Quelle a été ta réaction à l’annonce de ta sélection et comment en es-tu arrivée jusque-là?
Ça a été une grande joie et une immense fierté ! Je ne m’y attendais pas trop, tout s’est enchaîné très vite.
La première étape de cette sélection a été ma participation aux inter-ligues en avril 2017 à la suite desquelles j’ai passé le concours d’entrée au Pôle espoir un mois plus tard. Concours réussi puisqu'en septembre de cette même année, j'ai intégré le Pôle espoir de Rennes. Enfin, en janvier 2018 j’ai participé, avec 60 autres joueuses, à un stage de pré-sélection pour l’équipe de France U16. A l'issue de celui-ci, seulement 20 joueuses ont été retenues pour participer à un premier tournoi international amical en Grèce. J'en faisais partie.
C’était vraiment un sentiment inexplicable de pouvoir porter ce maillot, et depuis ce premier tournoi je veux toujours y retourner !
Quel est ton meilleur souvenir au FC Nantes?
La montée en D2 ! C’était vraiment l’accomplissement d’une saison magnifique, une grande joie pour tout le monde. J'étais vraiment contente de pouvoir faire partie de cette aventure avec le club qui m’a en partie formée. Ce sont des souvenirs incroyables et inoubliables.
Je garde également un souvenir exceptionnel du titre de championne de France en U13 que l'on avait décroché à Cap Breton à l’occasion de la première participation du club.
Si tu devais enfilé ton maillot de coach, cela donnerait quoi ? Et en tant qu'arbitre?
J’aime beaucoup coacher même si ça ne m’est pas beaucoup arrivé. D'ailleurs, j'envisage de passer les diplômes dans quelques années. Je ne sais pas vraiment quelle type de coach je serai, mais en tout cas j’essaierai d’être à l’écoute des joueurs/joueuses pour les aider à progresser.
Il m'est également arrivé quelques fois d'arbitrer et honnêtement ce n'est pas simple ! J'ai pu me rendre compte de la difficulté à laquelle les arbitres sont confronté(e)s. Finalement je pense qu’il vaut mieux que je sois joueuse plutôt qu’arbitre ! (rires)
Votre championnat est à l’arrêt depuis maintenant près d'un mois et demi. Quelles conséquences cela a-t-il sur le groupe et comment vous adaptez-vous pendant cette période?
C’est vrai que depuis plusieurs mois maintenant nous sommes confrontées à une situation très compliquée et inédite. En tant que joueuses, nous avons déjà vécu un arrêt du championnat pendant un peu plus de 5 mois lors du premier confinement. Cela n'a pas été simple à gérer, mais nous nous sommes adaptées.
Face à ce nouvel arrêt nous sommes bien sûr très déçues car on aime jouer et disputer des matchs mais on est conscientes que la santé prime.
Heureusement, grâce à notre statut de joueuses de haut niveau, nous avons la chance de pouvoir continuer à nous entraîner malgré ce nouveau confinement. Cela nous permet de maintenir une bonne condition physique et également de continuer à travailler les points qui nous font défauts.
L’Association FC Nantes vient de devenir Club Ambassadeur de Dame de Sport, que penses-tu de ce partenariat?
Je pense que c’est une très bonne nouvelle pour le club et pour le développement de notre section féminine. C’est vrai que l’équipe première des garçons (Ligue 1) est très populaire mais il est également essentiel pour nous de nous faire connaitre afin d’obtenir le maximum de soutien possible. C’est important de promouvoir le football féminin mais aussi le sport féminin en général, pour qu'il puisse continuer à se développer, et que les sportives évoluent dans les meilleures conditions.
L’interview touche à sa fin ; que pouvons-nous te souhaiter pour le futur? As-tu un message à faire passer aux supporters, bénévoles/salariés du club ainsi qu’à nos lecteurs?
D'un point de vue collectif, j'espère décrocher la montée en D1 avec mes coéquipières à l'issue de la saison. A titre personnel, j'espère poursuivre mon évolution sous les couleurs du FC Nantes et continuer de porter le maillot de l'Équipe de France !
Je remercie toutes les personnes qui nous suivent et nous soutiennent, que ce soit les supporters ou les membres du club, car c’est aussi grâce à elles qu’on en est arrivées là !
Pour celles et ceux qui ne nous connaissent pas encore, je vous invite à venir nous voir au Stade Marcel-Saupin lorsque le championnat reprendra ! Nous aurons besoin d'un maximum de soutien et vous ne serez pas déçu(e)s !